Dossier de presse : Réouverture de la Maternelle Thérapeutique de l’Hôpital Universitaire des Enfants Reine Fabiola

Après de très nombreuses années dans des locaux de la ville de Bruxelles, la Maternelle Thérapeutique emménage enfin dans de nouveaux locaux adaptés lui permettant d’accueillir 16 enfants entre 2 ans et demi et 6 ans présentant des troubles complexes du développement. L’inauguration officielle a eu lieu le 24 octobre dernier.

La Maternelle Thérapeutique de l’Huderf, située sur le site Horta Brugmann a été imaginée initialement par le Dr Claire Devriendt sur le modèle du Jardin Thérapeutique de Genève.

Elle prend en charge chaque jour, des enfants pour lesquels, vu l’intensité de leurs troubles, leur maintien dans une structure scolaire ou préscolaire ordinaire, même accompagné d’un dispositif thérapeutique ambulatoire est impossible. Ils présentent souvent un retard de développement du langage avec des difficultés comportementales, un trouble de la relation, des angoisses massives provoquant voire un retard du développement psychomoteur.  « Sur le plan psychique, nous retrouvons presque toujours un défaut d’étayage, une défaillance affective dans la petite enfance, du fait soit d’une séparation précoce de la mère, soit d’une absence psychique de celle-ci ou encore d’une psychopathologie parentale », explique le Professeur Delvenne, chef du service de pédopsychiatrie.

Modèle de soin et prise en charge
L’équipe de la Maternelle Thérapeutique composée entre autres d’éducateurs, de psychologues, d’une psychomotricienne et d’une logopède, travaille en partenariat avec des institutrices maternelles et un éducateur de l’école Robert Dubois (école d’enseignement Spécial de type V, école de l’hôpital, dépendant de l’enseignement de la ville de Bruxelles). « Soigner et éduquer sont devenues des démarches complémentaires qui n’ont de sens que l’une par rapport à l’autre et qui se soutiennent mutuellement », explique le Professeur Véronique Delvenne.

La prise en charge des enfants se fait selon deux groupes :
Le groupe 1 où le programme d’évaluation du développement peut éventuellement conclure à une nécessité de réorientation.
Le groupe 2 où le programme de traitement est constitué d’enfants diagnostiqués en « dysharmonie évolutive » ou des enfants présentant des troubles de l’attachement ou neurodéveloppementaux complexes.
A terme, le but est d’orienter l’enfant en classe primaire de type VIII, de type I ou en enseignement ordinaire afin d’éviter un parcours institutionnel ou de handicap.

Au cours de la journée, la prise en charge multidisciplinaire est définie en fonction du Projet Individuel de Soins (PIS). L’enfant peut donc participer à divers ateliers éducatifs et d’éveil (rythme, sensorialité, créatifs, …), être suivi selon différentes techniques (pédagogie de Montessori, PECS, …) et bénéficier d’une prise en charge individuelle par différents membres de l’équipe. Chaque enfant a son éducateur référent.

Contexte
En 2005, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS-WHO) a évalué la prévalence des troubles psychiques chez l’enfant et l’adolescent autour de 20 %, avec 4 à 6% d’entre eux qui nécessitent une intervention clinique[1]. Quelques études internationales montrent que seuls 16 à 27 % de cette population reçoit une aide spécialisée en santé mentale[2]. Dès lors, l’accroissement de la demande en soins de santé mentale de l’enfant et de l’adolescent est estimé à 50 % dans les dix prochaines années[3].

Il reste encore beaucoup à faire pour couvrir les besoins de cette population, dont la formation spécifique des pédopsychiatres, spécialité qui reste en pénurie en Belgique. Un rapport de la commission du Lancet sur la santé et le bien-être des adolescents de mai 2016 titrait “Investing in adolescent health, wellbeing could transform global health for generations to come, says major report”[4]. Il montre l’impact de nombreuses années de négligence et de manque d’investissement sur la santé des jeunes avec des conséquences pour la vie entière. 

De très nombreuses études actuelles montrent l’impact du stress précoce toxique sur le développement du jeune enfant et sur sa réactivité ultérieure au stress ainsi que sur son devenir psychopathologique[5]. C’est pourquoi le soin aux jeunes mères, la prise en compte d’une bonne relation précoce parents-bébés ainsi que le repérage des enfants en situation de difficultés développementales précoces sont devenus un vrai enjeu de santé publique.

La pédopsychiatrie de l’Huderf
À côté de l’unité de la Maternelle Thérapeutique, la pédopsychiatrie de l’Huderf regroupe différentes unités :

APPI (Autisme-Prise en charge Précoce Individualisée) : centre de jour prenant en charge 10 enfants entre 18 et 36 mois avec un diagnostic de Trouble du Spectre Autistique.
Parents-bébé : accueil d’enfants âgés de moins de 2 ans 1/2, accompagnés de leurs parents en dispositif de jour.
Pédopsychiatrie : unité ouverte jour/nuit qui s’adresse à des jeunes entre 8 et 14 ans. La prise en charge est de type institutionnelle et pluridisciplinaire.
Ressource Autisme : le centre de ressource autisme a pour but de diagnostiquer le trouble du spectre autistique et d’apporter un suivi et une coordination du réseau (école, centre de jour …).
Consultation : consultations spécifiques dans différents domaines – petite enfance, troubles des apprentissages, adolescence, psychosomatique …
Liaison : l’équipe se compose de pédopsychiatres, psychologues travaillant en partenariat avec les équipes soignantes pour les enfants hospitalisés dans les unités pédiatriques.
Psychologie : plusieurs psychologues sont répartis dans différents secteurs d’activités. Ils mènent des actions transversales au travers de ces différents départements.

La pédopsychiatrie de l’Huderf collabore aussi avec les équipes de l’hôpital Saint-Pierre à l’antenne SOS Enfants ainsi qu’avec l’hôpital Brugmann et l’école Robert Dubois.

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Si vous souhaitez interviewer les membres de l’équipe de la Maternelle Thérapeutique et/ou le Professeur Véronique Delvenne, chef de service, merci de prendre contact avec Amélie Putmans – par email [email protected] ou par téléphone 0477 200 970.

 

[1] WHO. Atlas: child and adolescent mental health resources: global concerns, implications for the future. Geneva: WHO; 2005

[2] Waddell C, Offord DR, Shepherd CA, Hua JM, McEwan K. Child
psychiatric epidemiology and Canadian public policy-making: the state of the science and the art of the possible. The Canadian J of Psych 2002; 47 (0): 825-32.

[3] Di Lorenzo R, Cimino N, Di Pietro E, Pollutri G, Neviani V, Ferri P. A 5-year retrospective study of demographic, anamnestic and clinical factors related to psychiatric hospitalizations of adolescents. Neuropsychiatr Dis Treat 2016; 12: 191-201.

[4] Investing in adolescent health, wellbeing could transform global health for generations to come, says major report. The Lancet 2016 May 9. www.sciencedaily.com/releases/2016/05/160509190404.htm

[5] Moureau A, Delvenne V. Traces cérébrales des traumatismes infantiles et devenir psychopathologique. La psychiatrie de l’enfant 2016 ; 1(59) : 333-355.

HUD_DP_MaternelleThérapeutique_2018.pdf

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Maud Rouillé

HOPITAL UNIVERSITAIRE DES ENFANTS REINE FABIOLA

À propos de Hôpital Universitaire des Enfants Reine Fabiola

À propos de l’Hôpital Universitaire des Enfants Reine Fabiola

L’Hôpital Universitaire des Enfants Reine Fabiola (HUDERF) est le seul hôpital belge exclusivement dédié aux enfants et aux adolescents. En mettant tout en oeuvre pour le bien-être de l’enfant, notre hôpital contribue à ce qu’il soit acteur de son propre développement et s’épanouisse dans la société.

L’hôpital a pour missions :

- De soigner et d’accompagner l’enfant, l’adolescent et ses proches, par une prise en charge globale, multidisciplinaire, humaniste et d’excellence. 

- D’assurer un enseignement et une recherche de haut niveau par une démarche continue d’innovation et de développement des connaissances.

- De contribuer activement à l’éducation à la santé.

L’HUDERF en chiffres : 183 lits, près de 135.000 consultations, plus de 36.000 admissions aux urgences et plus de 41.000 journées d’hospitalisation par année. Plus de 3700 interventions sont réalisées au sein du quartier opératoire chaque année. Plus de 1000 personnes y travaillent aujourd’hui, ce qui représente 750 ETP (équivalents temps plein) dont 170 ETP médecins (52,5 ETP post gradués) et 440 ETP soignants et paramédicaux.

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